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28 septembre 2007

La fureur du rongeur

tongue_1_Devant le miroir, j’observe ma langue en lambeaux. Elle me gratte par endroits, au point où je ne vois pour seule issue que d’en couper des morceaux aux ciseaux. C’est indolore. Et hop un coup à droite ! Là, voilà, je me sens mieux. La chair est filandreuse un peu comme le bœuf bourguignon. Quand je tire la langue on dirait aussi du jambon de pays froissé. C’est immonde mais du moment que je me sens bien comme ça !

Petite sortie euphorique en parc aquatique avec mon bien-aimé mais aussi une bande de copains que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam. Nous sommes une demi-douzaine à participer à la prochaine attraction, où il faut monter sur des luges individuelles tractées sur un ruisseau avec des montées et des descentes. Attention aux têtes quand on aborde un passage pseudo caverneux bas de plafond. Plouf ! En bas de la pente il faut plonger avec la luge en main avant de ressortir du bassin. Ah ? C’est tout ? Je m’attendais à mieux que ça. Peu importe, avec le groupe on va continuer nos délires dans un appartement. On chahute, on se marre. Un garçon fait une séance photo délurée avec son mec un peu plasticien : il a conçu une combinaison qui imite l’épiderme à s’y méprendre. On dirait qu’il ne porte rien hormis le caleçon, mais il n’en est rien. La nudité factice lui permet de perdre toutes les inhibitions et de se mettre en scène dans les postures les plus impudiques. Tel un électrochoc, me revient le souvenir que cet appartement est celui de l’ami au surnom de rongeur, qui m’en avait laissé les clés la veille pour me dépanner. Damned ! C’est le bordel intégral et il risque de rentrer d’un instant à l’autre ! Je sors un instant pour jeter un coup d’œil dans le couloir. Aaargh, je vois sa pointer sa tête dans l’escalier ! Mon dieu, il faut que je me cache ! C’est très lâche mais je me précipite furtivement à l’autre bout du couloir tandis qu’il regagne son antre. La panique se dispute au malaise. Qu’est-ce qui est pire ? Tomber sur une bande de squatteurs dans son domicile en foutoir ou s’apercevoir que c’est moi qui ai provoqué tout ça ? En plus il y a mon bien-aimé resté sur place avec qui c’est électrique ! J’en vois sortir avec une mine misérable et leur demande comment ça se passe. « Mal » qu’ils me répondent. Je n’en attendais pas moins de lui, si impitoyable. Inutile de se cacher plus longtemps. Je reviens sur les lieux du crime avec appréhension. Ma tentative de fuite non assumée jusqu’au bout ne fera qu’aggraver mon cas. Devant lui, je me sens si petit, si ridicule. Il est glacial, le regard dur et écrasant. « Oooh pardonne-moi ! Excuse-moi ! Je sais pas ce qui m’a pris ! » lui dis-je en le prenant fortement dans mes bras comme pour mieux l’empêcher d’exploser. Soit, il est d’accord pour m’accorder une bienveillance toute exceptionnelle sans quitter son armure de colère encore chaude. Je dis au revoir aux squatteurs qui décampent les uns après les autres. L’un d’eux, un grand et joli métis tente de me glisser un baiser furtif. Je me retourne et constate que l’appartement est devenu un minuscule studio très design. Les couleurs sombres et le style sobre lui donnent un aspect imposant, en continuité avec l’habitant des lieux. Je remarque le nouveau numéro d’une revue de design. L’ami rongeur me dit qu’il est illisible. Toutes les pages sont remplies de cases contenant chacune, des croquis simplifiés et stylisés du mâle et de la femelle d’une espèce animale, se faisant face comme des reflets. On peut ainsi distinguer les différences phénotypiques entre les individus selon le sexe. Mon attention se porte sur un couple de lézards, des geckos, mais en légende, ils sont annotés comme étant des geais bleus.

Entretien téléphonique spontané avec une recruteuse pour un poste intéressant potentiel. Plus nous avançons, et plus je comprends qu’il n’y a rien pour moi. Mon interlocutrice est cependant si douce et compréhensive que je me mets à me lâcher sur mes frustrations dans tous les lieux où les choses se sont mal passées. 

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