Le plus beau jour de ma vie avec Nicolas Sarkozy

L'ami hispanophile insiste assez fortement pour que je vienne assister au mariage civil de l'une de ses amies, l'amie africanophile. Bah, je suis pas vraiment emballé par ces cérémonies, non vraiment j'ai pas envie mais faute d'alibi et puisque je ne fais rien ce jour là, j'accepte. Le jour J, les invités s'installent dans la salle. L'amie africanophile et son cher et tendre tiennent à me parler à l'écart dans le couloir. Quoi ? Elle me demande d’être leur témoin et me refile des faux papiers ? OK OK, je veux bien participer à la combine. Alors comme ça je suis une certaine Elodie, jolie blonde à lunettes sur la photo. Je lui ressemble pas du tout mais du moment que je dis que c’est moi, personne ne pourra nier. Dans la salle, l’employée municipale est interloquée mais se retrouve effectivement coincée. En outre, mes complices sortent de je ne sais où une thèse très sérieuse que j’ai soi-disant écrite en tant qu’Elodie, et dont le sérieux vient appuyer la légitimité de leur union en tant que pièce jointe au dossier. Je ne peux que me joindre aux ricanements réprimés dans l’assistance : c’est vraiment grotesque ! Une ellipse abrupte dans le scénario change toute la situation. Je suis maintenant la bimbo blonde qui cherche à faire un mariage truqué avec Nicolas Sarkozy, à l’insu de ce dernier. Ce cher président croit dur comme fer que je l’aime alors que tout est bidon. Je ne veux que les papiers ! Mais voilà que la belle famille s’interpose, et madame Mère me prend à partie en me sommant de donner une seule bonne raison pour laquelle je tiens à épouser son héritier ! Pas facile de rétorquer quand tout chez lui me répugne, mais je lui réponds du tac au tac : « Comment pouvez-vous penser que je ne peux pas épouser LE monsieur-instant-chocolat-des-moments-forts ? ».

Mes frères et moi visitons les abords d’un chantier où va se construire un grand complexe commercial. Des blocs cubiques se dressent de terre tels des projections holographiques pour nous donner un aperçu. Ils sont réguliers et espacés ce qui me fait penser à un damier auquel on aurait fait pousser certaines cases. Il y en a des bleus et des rouges pour des fonctions spécifiques. Oh mais on distingue aussi des blocs verts olive. Tout virevolte pour nous offrir un avant-goût de l’assemblage final des différents blocs en vue de dessus : un escalier en spirale à double hélice bicolore traverse deux immeubles siamois par leurs flancs. A part et en hauteur sur la colline, se trouve le bâtiment vert olive dont l’accès est interdit. Qu’importe, je tiens à m’y aventurer ! C’est l’antre de mon grand-père. Il est l’autorité paternelle, celui qu’il faut craindre et ne pas importuner. Quelle angoisse que cette infiltration ! Par chance, je n’ai pas croisé sa route, et mon retour en un seul morceau fait de moi un héros familial. Mieux ! Cette expérience initiatique m’a conféré des pouvoirs étonnants, la lévitation, le fléchissement du cours du temps, et la télékinésie ! Pas possible !

Mon bien-aimé a invité une de ses amies pour une discussion qu’il appréhende. Il veut mettre un terme à leur collaboration sur la pièce de théâtre, puisque d’autres se désistent. Il avait tenté de lui en parler au téléphone mais la ligne était en panne. Une fois en face à face, la nouvelle tombe. La demoiselle est très choquée. Encore plus lorsque mon chéri, ne sachant plus par quel bout la prendre, crache avec plein d’ironie maladroite qu’elle n’avait qu’à faire installer son téléphone ! Oh le mufle !