Quelques idées pour fuir à l’autre bout de la ville

Mon bien-aimé et moi avons rendez-vous chez l’ami au surnom de rongeur qui habite dans un grand immeuble type tour en métal. Nous sommes en route mais chéri n’est vraiment pas disposé à le voir. Je sais d’ailleurs pas comment je l’ai convaincu à prendre le chemin de son chez lui avec moi, mais je me dis que peut-être on pourra monter jusqu’à sa porte sans sonner, puis rebrousser chemin, et tout sera bien qui finit bien. Les portes de l’ascenseur qui a l’air de peiner à partir sont ouvertes. Le temps de s’y engouffrer, je lance à chéri que ce serait un comble de drôlerie si on croisait justement l’ami rongeur dans la cabine. Oups, effectivement il est présent parmi d’autres gens. L’embarras confine au silence de mort mais j’ai un plan de secours ! L’ami nageur tatoué habite aussi dans l’immeuble, on va faire semblant d’être obligé de le voir prioritairement. Hop je lui envoie un SMS pour le prévenir de notre arrivée en catastrophe, en espérant qu’il ne nous en voudra pas.

Justement avec l’ami nageur, je fomente un coup monté pour piéger un voisin à lui qui ne nous revient pas. Il s’agit de glisser sous sa porte des photocopies du Da Vinci Code. Malheureusement y a trop de monde devant sa porte, ça marchera pas.

Toujours en sa compagnie mais aussi avec son copain, il faut maintenant prendre le métro. La station se présente comme une salle de classe où une dame très pète-sec nous place scrupuleusement à des tables déterminées, comme en condition d’examen. D’ailleurs elle est examinatrice au permis de conduire. Deux tunnels sont creusés en hauteur dans les murs en vis à vis, de part et d’autre de la salle. Il s’agit en fait d’un métro expérimental avec un procédé de déplacement révolutionnaire ultra rapide : chaque voyageur doit poser son postérieur sur une selle de vélo, rectangulaire et blanche, sous laquelle il aura glissé une épaisseur de tissu synthétique prédécoupé blanc. Ensuite, les examinatrices inviteront les gens un par un à se placer devant la bouche du tunnel (toujours en se tenant la selle contre les fesses) qui les aspirera et où ils pourront se déplacer en hyper vitesse. Mes amis sont appelés à leur tour. J’ai à peine eu le temps de me lever qu’ils sont aspirés. La dame me demande où je me crois, qui m’a autorisé à me lever. Je lui réponds sèchement que je croyais que j’allais m’envoler avec eux, c’est bon quoi ! Ils ont certainement dû regagner la station Guy Mocquet puis les Arts et Métiers où ils ont déménagé.

Marchant dans la rue je me dis qu’il faudra noter des choses dans mon cahier à idées. C’est là que je me fais aborder par un type pas net, un peu émêché, visiblement ivre qui me demande si je trouve normal que certaines relations parentales soient si pathologiques. Je réponds maladroitement qu’on peut se faire pardonner. Discrètement je m’éloigne pour me cacher derrière quelques passants. C’est bon, il est reparti dans l’autre sens…