Mesempsychosis

Sans la moindre hésitation, je me rends à une indispensable conférence, tans pis si elle est couplée avec un concert des Spice Girls. Les 5 chanteuses se sont numérotées 001,002… Il y même 006 et 009 mais pas 007, qui est déjà pris par un certain Bond, James Bond. Perdu dans ces considérations arithmétiques, je suis frappé qu’on veuille me faire croire que 5/2 est l’inverse de 2/8, ça n’a jamais été le cas. A la conférence, je retrouve avec tant de plaisir ma meilleure amie perdue de vue depuis des années, ainsi que son jeune frère skater, et notre amie punk. L’intervenante parle d’un peintre et surtout de l’influence artistique qu’il a eu dans le monde 25 ou 100 ans avant sa naissance. Hein ? Quoi ? Avant sa naissance ? Comment est-ce possible ? Eh bien on parlera de mésempsychose, à ne pas confondre avec la métempsychose. Il s’agit de repérer l’empreinte que nous laissons dans un passé qui précède notre existence. En-deçà de notre venue au monde, l’univers est déjà frémissant de notre essence avant l’heure. Fascinant ! Puisque je tiens absolument à montrer mes derniers dessins aux copines, nous nous éclipsons pour nous diriger vers le comptoir bar près de la scène où se produit le girls band. Je tourne les pages mais ma meilleure amie n’a pas l’air attentive… à cause d’un livre de recettes qu’elle doit finir. Heureusement que son frère est là pour apprécier mon portrait des Spice Girls. Ces dernières se métamorphosent dans un effet spécial pailleté pour prendre la place d’autres personnes. On se remémore de bien agréables souvenirs, l’amie punk se rappelle de sa 1ère inscription à la fac en 1993…mais… j’ai comme l’impression que ça colle pas avec les dates. Ma meilleure amie me parle de beaux paysages contemplés pendants ses vacances. C’était à la montagne, en Alaska, ou peut-être dans les Alpes. C’est d’ailleurs là qu’elle a essayé les si délicieuses spécialités de son recueil, et pratiqué l’escalade. Ah oui ? De l’escalade ? Mais ça devait être comme dans Alias ! La voilà qui revêt justement les traits de l’agent Sydney Bristow tandis que je me retrouve catapulté dans une intrigue d’infiltration à l’intérieur d’une caverne à flanc de montagne. Au fond se trouve le repère de nos ennemis. Pourvu qu’ils ne me démasquent pas ! L’angoisse prend conjointement source dans une scène où un collègue se fait accidentellement écraser la tête sous la roue d’une jeep dont on a oublié de serrer le frein à main. Ça gicle fort, mais tant pis, il faut garder le cap sur la mission. Pendant ce temps, l’ami maléfique, très irrité parce qu’il ne trouve personne pour parler de celui pour lequel il veut larguer son actuel, insulte tout le monde. Par dépit il envoie des textos à la mère de son prétendant qui vit d’ailleurs dans le village voisin. On nous attend au labo, mais avant nous devons passer dans le portail de sécurité, gardé par des détecteurs et des vigiles armés où l’on nous demande notre âge. L’agent Vaughn répond 40 ans. L’instant d’après, ce n’est plus lui mais un savant aigri qui tient absolument à passer malgré qu’on lui refuse l’accès. Ne jamais contrarier un savant fou : le voilà qui sort une arme pour tirer au hasard ! Oh mon dieu, tout le monde à terre ! Il abat beaucoup de monde. Il ne faut surtout pas se retourner et croiser son regard, une balle entre les 2 yeux est si vite tirée ! Aargh ! Je suis touché ! Ah non, la balle a juste frôlé mes côtes pour se loger dans le ventre d’un homme à 2m. 8 morts sont déjà à déplorer. On va tous crever ! Je me réveille dans un autre village, dans la maison de mon jeune cousin de Bagneux. Quel est le bilan de ce carnage ? Sont-ils tous morts ? Il me répond que non, mais beaucoup en tous cas.