Panique associative

A titre exceptionnel me vient l’idée de prendre à la légère toutes les règles de mon engagement dans l’association où je suis bénévole. Pour déconner je pirate la ligne téléphonique pour recevoir tous les appels sur mon portable d’où je me ferai passer pour un quelconque faux numéro. Ça sonne, je décroche et répond désinvoltement. Pas de chance, c’est une habituée au bout du fil, qui me reconnaît immédiatement et ne semble pas croire à mon manège, si ce n’est que ça la déroute un peu. La roublarde essaie même de me tirer les vers du nez pour avoir le maximum d’informations secrètes sur l’assoce. Je parviens à abréger tout en l’invitant à oublier notre conversation. Quelques temps plus tard, alors que je me rends à l’assoce pour y tenir une permanence, je croise quelques bénévoles dont une plus ancienne, qui me fait part d’événements graves : nous avons dû déménager en urgence suite à une fuite d’informations d’on ne sait où. Une habituée a réussi à localiser nos bureaux, c’est pourquoi la bénévole tient le pied de guerre au cas où celle-ci chercherait les noises. Oh my god, tout ça c’est de ma faute, j’ai merdé en beauté ! Quand on parle du loup,… voilà notre redoutée habituée qui commence à poser des questions gênantes à la bénévole. Elle déclare avoir pu nous tracer grâce au serveur 42. La bénévole lui répond qu’elle ne dispose pas de ces informations, ce qui fâche fort la mégère. Elle s’énerve, hausse le ton. Nous autres jeunes bénévoles assistons avec crainte à la scène. Chacun a à faire et ne peut rester. Nous laissons la bénévole avec mauvaise conscience, en espérant qu’elle tiendra le coup avec la furie. La culpabilité nous rattrape rapidement à quelques mètres, surtout moi. On peut pas la laisser toute seule, elle s’en sortira pas ! Accourant pour prêter main forte, nous découvrons une harpie devenue déchaînée. Elle hurle, se débat. A plus d’une demie douzaine tout autour d’elle, nous avons peine à la à la retenir. Même un collègue de mon ancien lieu de travail est venu prêter main forte. Je tente de la maîtriser avec des règles de professeur d’école, vainement. Putain, où ça m’a mené de déconner ?!