Ne jamais compter sur la famille

3 janvier 2007

Ne jamais compter sur la famille

Le blogueur photographe reste toujours aussi adorable malgré l’impatience. C’est que je dois lui rendre son album de reprises de Army of me depuis bien 1an. Au téléphone, rien de tel que des question futiles assénées coup sur coup pour remplir le silence entre nous. Mais le blanc est si vite arrivé, et qu’il est long ce blanc… Retrouvons-nous au plus vite ! Traversant la capitale de forme carrée, vers les filles du Calvaire, ou la cité Griset où loge l’ami au conclave, je m’empresse de le rejoindre dans sa boutique Petit Bateau. Ah ben non, le coquin est là à mes côtés. Nous arrivons sur la périphérie ouest de la ville, foulant un sol sacré amérindien, plein de légendes et d’esprits ancestraux. D’ailleurs leur état ectoplasmique ne leur confère en rien la sagesse. J’en vois un vieux passer un savon à un plus jeune escorté de son loup, et dont l’animal totem est le renard : ce n’est pas parce qu’il est l’esprit qui conduit les âmes des morts vers l’au-delà qu’il peut se permettre d’attaquer les vivants ! Mais il n’en fait qu’à sa tête, transformé en goupil, il s’en prend à un pauvre rongeur, qui est la forme totémique de je ne sais quel frais trépassé. Je me change à mon tour en lapin pour aider mon congénère à fuir. L’intrigue de poursuite glisse sur une confuse histoire familiale au XIXème siècle, où les membres d’une même famille s’en prennent aux uns et aux autres dans une hystérie généralisée. Tout finit par l’explosion d’une bombe posée dans la chambre parentale par le garçonnet, tuant ses progéniteurs sur le coup. « Ils sont morts ! Ils sont morts !! » clame-t-il mélodramatiquement, comme s’il n’y était pour rien. Leur maison devient ma maison familiale. Mon 1er frère relève le caractère typiquement goléen de l’histoire. Ah, mais que veut-il dire ? Mon ex comédien m’avait déjà sorti le terme. Tiens, que fait mon dernier frère avec un godemiché en main ? Il l’a déniché dans une des grandes pièces vides qui appartenaient à mon feu grand-père, aujourd’hui reconverties en remises. Voilà que je trouve de magnifiques robes haute couture. Je ne résiste pas à l’envie d’essayer la rouge et celle à carreaux vert pomme et jaune pâle, si somptueuses et si confortables. Mon emballement devient communicatif par le bouche à oreille. Dans le jardin toute ma famille a convié un large cercle d’amis et attendent que je leur fasse un numéro de drag queen. Les salauds ! L’euphorie laisse place au trac et à l’embarras. Après avoir longuement pris mon courage à deux mains avant de me lancer… je me dégonfle. Non mais, j’ai ma dignité !