Sinsoother

De retour de vacances en Sardaigne nous allons voir avec notre ami au surnom de rongeur, un film d’époque avec Isabelle Huppert dont le titre rappelle « Les enfants du siècle ». Ça se passe au début XIXème dans une réception mondaine d’une immense maison à la campagne. Isabelle Huppert est une bourgeoise avant-gardiste, son instruction et son indépendance font jaser les convives : dans le jardin elle tire à l’arc avec les jupes retroussées derrière qui laissent son postérieur nu apparent comme les servantes d’Histoire d’O. Shocking ! Un monsieur vient lui sommer de mettre fin à ce spectacle de petite pudeur et de s’agenouiller pour faire pénitence ! Il la sermonne parce qu’il sait bien que l’hôte des lieux sera trop gentilhomme et courtois pour lui faire des remontrances bien que celui-ci soit un homme de foi des plus sévères –on voit le maître des lieux rire plus loin avec d’autres invités. Oui madame, il chasse les infidèles, débusque les pécheurs et ceux qui ont la peste ! Isabelle Huppert est écoeurée par cet esclandre. C’est maintenant une autre actrice qui joue le personnage qui a eu depuis 4 enfants. Elle est amoureuse d’un homme qu’elle accepte enfin de céder à cette autre femme –sa sœur ? sa cousine ?- qui lui porte le plus grand mépris, et l’enfonce toujours pour cette histoire de fesses à l’air dans le jardin. Son écoeurement la travaille toujours après toutes ces années. Le film passe déjà sur TF1 après 4 semaines seulement après sa sortie en salle ! Puis il prend la forme d’un documentaire sur l’emploi en milieu rural à l’époque. On soignait la peste dans des fermes aménagées comme on soigne aujourd’hui le cancer. Une fermière insiste bien sur le fait que la guérison implique de prendre part à un travail personnel qui demande de l’effort.

En vacances avec mon ami le binôme nautique sur une île où nous campons, je prépare à dîner une assiette au micro-onde posé sur le toit de la bagnole. Le vent se lève comme la nuit tombe. Nos effets risquent d’être soufflés comme nos pieds de prendre l’eau. Tiens j’avais oublié les fourchettes en métal dans le four, pourtant rien n’a explosé. Ouf ! Basculement de décor vers des rayons enfant où je découvre un jouet extraordinaire en plastique, qui se plie et se déplie pour prendre alternativement la forme d’un coffre, une panthère, Wolverine, une gargouille, un boitier. Plus loin traîne celui d’un jeu de société « Etes-vous un bon psy ? » qui s’avère être le fruit du travail de thèse d’un doctorant qui a créé un test pour mesurer les capacités et potentialités des enfants.

Retour sur le début XIXème, je travaille dans une boulangerie-restaurant où tout est fait en bois. Le pain se cuit dans des petites cuves d’eau chaude en différentes étapes, et je dois progressivement les mettre dans la cuve suivante à gauche selon leur état de cuisson. Mamie –pas la mienne mais on fera comme si- veut m’embrasser pour le bon travail. Une autre femme a préparé une soupe dans une cuve à l’intérieur du mur, et la rince maintenant en aspirant de l’eau bouillante par un tube. Mmmh, on est sceptique quant à cette bouillie mais Jean-Claude Dreyfus qui est client des lieux a l’air d’avoir apprécié.

Un fort séisme secoue l’immeuble chez Mamie au dernier étage. Les étagères tombent mais rien d’alarmant, c’était que du magnitude 2. Les répliques seront pas pires même si ça fout une de ces pagailles. Le petit fils ado sort de sa chambre et croise la mère psy dont le cabinet se trouve à l’autre bout de l’appartement. Elle vient échanger deux mots avec la secrétaire médicale très pro, qui glisse parfois avec tact et discrétion les cartes d’autres spécialistes recommandés par la maison.

Au supermarché un aspirateur puissant m’intéresse. Je le teste sur une montée qui a remplacé les escalators vers le 1er étage, et qui se trouve être une surface habitable où je réside avec ma famille présentement devant la TV. Bah, le son est assez fort, je peux faire le ménage. Soudain je suis la féline Lust de Full Metal Alchemist juste le temps de bondir comme un ressort me précipiter vers le 1er pour un sauvetage. Des personnages de Sailor Moon, Œil de poisson, Œil de tigre et Œil de faucon, sont malmenés par leur maître qui les paralyse avec sa bague alchimique. Il faut les délivrer et le combat s’engage. Je parviens déjà à libérer Œil de faucon qui se transforme en rapace et s’échappe.

Chic je vais sûrement croiser ma meilleure amie que j’ai pas vue depuis des lustres. Je sais qu’elle a cours à Jussieu et c’est sur mon chemin. Right place right time. Elle discute avec ses copines et je lui dis bonjour en me présentant à elle dans son dos. Elle reconnaît ma voix mais ne dit rien, se raidit, s’immobilise, crispée par la gêne de cette surprise impromptue. Ça a pas l’air d’être le bon moment. De plus ses amies ont pas l’air de la connaître sous le nom par lequel je l’ai interpelée. Toutes dressent en chœur un mur de silence dont la dureté n’a d’égal que le trouble infligé à l’intéressée, coupant court à toute tentative d’approche. C’est vraiment pas le moment. J’ai compris, je l’incommode et m’éloigne en espérant qu’elle me pardonnera pour le désagrément. Je suis sûrement passé pour un pervers, moi dans tout ça.